Jean Brunet, chantre de l’identité provençale
Au XIXe siècle, la France connaît une période de centralisation culturelle et linguistique marquée par une forte domination de la langue française. C’est dans ce contexte qu’émerge Jean Brunet, l’un des plus ardents défenseurs de la langue provençale. Profondément attaché à ses racines, il fait de la promotion de l’occitan une mission dans son œuvre. Il participe notamment à la fondation du Félibrige en 1854, un mouvement littéraire et culturel régionaliste, au côté de Frédéric Mistral, Théodore Aubanel et d’autres poètes majeurs.
Dans sa poésie, Brunet célèbre la Provence comme une entité culturelle à part entière, avec sa langue, ses coutumes et son histoire. Il considère le provençal, non pas comme un simple patois, mais comme une langue à la richesse littéraire insoupçonnée. Ses textes regorgent de mots locaux et de tournures grammaticales éclectiques qui témoignent de l’importance de cette identité, non seulement linguistique, mais également sociale et culturelle. Avec des titres comme « Ode au Rhône » ou des poèmes dédiés aux villages du Comtat Venaissin, Brunet contribue à immortaliser l’âme de la Provence dans une France de plus en plus centralisée.