Le cacho-fio repose sur un cérémonial en plusieurs étapes précises, qui varient légèrement d’un foyer à l’autre mais conservent l’essence de la tradition. Voici comment se déroule généralement ce rituel :
1. La préparation de la bûche
Avant toute chose, il faut sélectionner la bûche de bois. Celle-ci revêt une grande importance : on privilégie souvent un bois noble comme le chêne ou le fruitier (olivier, cerisier ou même amandier), symboles de prospérité et de fécondité. Parfois, plusieurs essences sont associées pour renforcer les significations symboliques.
La préparation est également un travail collectif. Traditionnellement, la bûche devait être assez grande pour brûler durant trois jours, jusqu’au 27 décembre, correspondant à la fête de saint Jean l’Évangéliste. Cette durée exprimait la continuité et la bénédiction du foyer familial.
2. La cérémonie du feu
L’un des moments les plus solennels du cacho-fio est la mise à feu. Le chef de famille, souvent le grand-père ou l’aîné (ou autrefois le patriarche), porte la bûche jusqu’à la cheminée. Mais attention, ce geste n’est jamais réalisé seul !
- Trois individus, représentatifs de générations différentes (grand-père, enfant et parent, par exemple), participent ensemble à poser la bûche.
- Avant d’allumer, le rituel demande de réciter une prière ou un bénédicité en occitan : « Alégria! Alégria! Dieu nous allégra! » suivie d’une bénédiction du bois avec du vin cuit ou du muscat, symbole de fertilité et de prospérité.
3. La transmission de la flamme
Un autre moment clé est l’allumage solennel du feu. Ce dernier doit se faire avec une flame conservée de l’an passé, représentant la continuité du foyer. Si une telle flamme n’existe pas, les "anciens" transmettaient symboliquement la lumière par des chants ou une autre bénédiction, en veillant consciencieusement à ce que le feu ne s'éteigne pas durant trois jours.
4. Les vœux autour de la cheminée
Alors que la bûche crépite, la famille se réunit autour de la cheminée. On profite de ce moment pour partager des vœux de bonheur, de santé et de prospérité, dans une ambiance chaleureuse. Ce temps de parole est aussi l’occasion pour les aînés de transmettre des anecdotes, des souvenirs et des histoires de la famille, prolongeant ainsi l’importance de la mémoire collective.