FANFONNE GUILLIERME, MANADIERE, 1895-1989.


Fanfonne Guillierme, Première Manadière de Camargue

Fanfonne Guillierme, née Antoinette Guillierme, était une manadière camarguaise reconnue et respectée, issue d’une famille de scientifiques et de magistrats. Elle est née le 31 octobre 1895 à Paris, et décèdera à 93 ans le 22 janvier 1989 à Aimargues. Celle qui était également surnommée « la Grande Dame de Camargue » restera comme la première femme à se faire respecter dans le monde masculin de la tauromachie.

Avec des parents installés à Paris, Antoinette Guillierme grandit loin de la Camargue. Mais elle a la chance de posséder des grands-parents maternels vivant à Aimargues, dans une propriété nommée « Le Petit Teillan » (qui se renommée quelques années plus tard en « Mas de Praviel »). C’est lors de ses nombreuses vacances passées dans le Languedoc que la passion d’Antoinette pour les chevaux et pour les taureaux va naître. C’est donc tout naturellement qu’elle souhaitera apprendre à monter à cheval, ce qu’elle pourra pratiquer avec sa sœur Hortense au bois de Boulogne, durant son enfance parisienne.

Un tournant va intervenir alors qu’elle est âgée de 9 ans, en 1904. Un incendie ravage l’entreprise de transport paternelle, et la famille part alors vivre dans la propriété d’Aimargues, permettant alors un rapprochement entre la Camargue et Antoinette Guillierme, qui voit alors passer sous sa fenêtre les « abrivado » et les « bandido ». La mère d’Antoinette achète en 1906 une « doublenque » (vachette de deux ans » destinée à la mise à mort dans les arènes d’Aimargues, provoquant la joie dans le futur Mas de Praviel. Cette vachette sera nommée Bichette, en hommage au nom de son gardian. En 1907, après de graves inondations du Vistre et du Vidourle, la manade Baroncelli vient hiverner chaque année au Mas familial des Guillierme, amis des Baroncelli. Au contact du Marquis de Baroncelli, mais aussi du poète félibre Frédéric Mistral et du peintre Jean Hugo, la jeune Fanfonne (surnom attribué par la gouvernante d’origine Suisse-Allemande) prend goût pour le mode de vie rude et difficile des gardians.

La jeune Fanfonne se fiance en 1911 à Jean Hecht, qui se trouvera grièvement bléssé aux suites de la première guerre mondiale. Celui-ci lui rendit alors sa parole donnée, afin que Fanfonne puisse continuer de vivre sa passion débordante à plein temps pour la Camargue, les chevaux et les taureaux. Fanfonne restera pourtant toute sa vie amoureuse de cet homme, et n’en connaîtra pas d’autre.

En 1920, Alice, la mère de Fanfonne, décide de créer une manade avec Jean Grand et Joseph d’Arbaud, qui finalement dû se résoudre à renoncer au projet, faute de moyen financier suffisant. La manade se nommera donc Grand-Guillierme, et le premier gardian fut Marius Favre, qui s’occupera de la manade deux années durant, avant de laisser place à un homme reconnu dans le métier : René Chabaud. Fanfonne côtoie quotidiennement cette manade et devient alors une grande manadière. Elle consacre sa vie au maintien des traditions, et notamment à la tradition bouvine, en inaugurant en autre la croix camarguaise aux Saintes Marie de la Mer en 1926. Elle dirigera ensuite la manade à partir de 1956, aidée par ses gardians. La manade changera de nom en « Manade Fanfonne Guillierme ». Elle est secondée entre autres par les frères Espelly, Jacques et Armand qui l’ont rejoint en 1938 et 1944.

Fanfonne Guillimere sera choisie comme ambassadrice de la Camargue le 21 février 1975. Elle décèdera le 22 janvier 1989. La manade sera reprise par ses fidèles gardians, les frères Espelly, qui tont repris le flambeau dans le même esprit et avec la même passion. Fanfonne restera comme la première femme manadière, devenue une icône de la Camargue. Cavalière émérite, elle aura toujours fait primer sa passion pour les taureaux, et ses taureaux remportèrent de nombreuses fois le prix des cocardiers dont deux « Biou d’Or » (meilleur cocardier de la saison taurine camarguaise). Fanfonne œuvra également pour la reconnaissance du cheval de Camargue en tant que race pure, et cette reconnaissance arrivera en 1968. Voici les prix remportés par ses taureaux :
• Galapian en 1968 (Biòu d'Or)
• Segren en 1983 (Biòu d'Or)
• Toubib en 1986 et 1989
• Baron en 1993
• Floquine en 1996

Afin de maintenir Fanfonne dans les mémoires des habitants de son village, mais également dans toutes les mémoires, la ville d’Aimargues organise depuis sa mort, une journée en hommage à Fanfonne, qui se déroule le premier dimanche du mois de mars. Avis aux amateur se sensations taurines !

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