GASPARD DE BESSE, LE ROBIN DES BOIS PROVENCAL.


Gaspard de Besse, le Robin des Bois provençal

Né le 9 février 1757 à Besse-sur-Issole dans le Var, Gaspard Bouis est un brigand provençal renommé, qui opéra dans les massifs des Maures, de l’Etoile, de la Sainte-Baume, de l’Esterel ainsi que dans les gorges d’Ollioules. Surnommé Gaspard de Besse, sa réputation de brigand au grand cœur lui apportera également le surnom de « Robin des Bois provençal » ! Par décision du Parlement, il décède à Aix-en-Provence le 25 octobre 1781, alors âgé de 24 ans, par le supplice de la roue. De nombreuses versions existent, entre histoires basées sur des faits réels, exagération et galéjades, voici une version de l’histoire du brigand provençal.

Toutes les versions s’accordent sur le fait que Gaspard de Besse est né dans une famille de paysans qui cultivait ses propres terres. Issu d’une famille loin d’être riche, il n’a pas non plus vécu dans la pauvreté. Son père décède seulement un an après sa naissance, et sa mère se remarie, lui donnant une demi-sœur dont il sera le parrain à 16 ans. Cette vie sans histoire va pourtant basculer. Et c’est à partir de ce moment-là que les versions divergent.

La légende veut que le jeune Gaspard, en 1774 quitte son village natal pour la grande ville de Toulon, et se retrouve révolté par le sort réservé à une mère de famille de La Valette, maman de quatre enfants, dont le mari était au bagne pour avoir trafiqué quelques kilos de sel. Gaspard de Besse organise alors sa libération, ainsi que celles d’autres détenus. C’est à cette occasion qu’il rencontre Joseph Augias et Jacques Bouilly, qui deviennent ainsi ses fidèles lieutenants. Aux côtés de ces bandits de grands chemins, Gaspard de Besse s’initie au brigandage. Avec ses comparses, Gaspard de Bresse s’insurge contre la fiscalité injuste et inégalitaire, et contre la pression menée sur le « petit peuple provençal ». Les bandits décident alors de s’attaquer aux riches pour donner aux pauvres, rappelant à certains une légende déjà bien connue, acquérant au passage son surnom de Robin des Bois Provençal.

Gaspard de Besse décide de s’installer, accompagné de sa bande, dans un repaire situé dans les gorges d’Ollioules, ou selon une autre version, dans le massif de l’Esterel. Son désir de faire fortune en volant aux riches pour donner aux pauvres, s’accompagne d’un code simple : pas de violence, seulement de la ruse, de la malice et de la séduction. Il décida de s’attaquer aux nobles, usuriers ou collecteurs d’impôts qui empruntaient l’itinéraire de Marseille vers Nice, en choisissant de préférence les étrangers aux provençaux, ce qui rajouta une dose de sympathie dans la population locale, qui commença alors à prendre parti pour ce jeune homme au grand cœur. Après avoir partager une partie avec ses compagnons, il redistribuait aux personnes dans le besoin. Selon la légende, Gaspard de Besse n’aurait tué qu’à une seule occasion : il aurait tué de sa propre main un de ses hommes, qui aurait coupé le doigt d’une dame pour lui voler sa bague, ce qui ne rentrait pas dans sa code d’honneur : pas de violence gratuite. Ce meurtre aurait même encore augmenté son capital sympathie auprès de la population, lui ajoutant une dose de Don Juan !

Ces exploits, réalisés au nez et à la barbe de la maréchaussée, sont racontés aux quatre coins de la Provence, et arrive jusqu’à Paris. C’est alors que l’Intendant de la Provence reçoit ordre de capturer ce bandit au plus vite. Quelques complices sont arrêtés, et en 1779, dans le massif de Maures, Gaspard de Besse fut capturé à son tour par la maréchaussée. Il s’évade moins d’une année plus tard, en mars 1780, grâce à la complicité de la fille du geôlier de la prison de Draguignan. La légende lui attribue également la libération de galériens, qui auraient ainsi rejoint les rangs de la bande du Robin des Bois Provençal. La même année, en octobre, à La Valette du Var, Gaspard fut de nouveau arrêté, sans doute donné par un traître jaloux de sa bande. Afin d’éviter la mésaventure de Draguignan, et les manifestations populaires, il fut transféré à Aix-en-Provence. Son procès dura une année. Robin des Bois plaida alors sa non-violence et son esprit de justice. Mais ses accusateurs, uniquement des « estrangers » détroussés, aucun provençal, obtinrent satisfaction avec la pire des sentences : la mort décidée par le Parlement d’Aix ! Il disait par ailleurs tout le mal qu’il pensait de ce Parlement par sa phrase : « Le mistral et le Parlement sont les deux fléaux de la Provence » !

C’est ainsi que le 25 octobre 1781, Gaspard de Besse et ses deux fidèles lieutenants furent présentés à la foule, à Aix-en-Provence. Aimés du peuple, ils sont tous présents pour soutenir leur héros en ce jour sombre. Gaspard de Besse, vêtus de ses plus beaux habits, avait à peine 25 ans lors de sa condamnation.

D’autres versions de cette légende existent, chacun ajoutant une dose d’exagération et de mauvaise foi. De nombreux village varois ont ainsi uni leur histoire à celle du Brigand Gentilhomme. Toutes ces histoires ont fait de Gaspard de Besse, notre Robin des Bois, un personnage de légende. On raconte également qu'il se seraient caché dans les grottes des Basses-Gorges du Verdon. De nos jours également, l’histoire de Gaspard a été adaptée en personnage de fiction, en livres (entre autres : 1919, roman de Jean Aicard) en film (1934, film d’André Hugon) ou encore en bande dessinée (2000-2015, BD de Behem) et plus récemment en téléfilm de Benoit Jacquot en 2007.

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