Un port bouillonnant et cosmopolite
Dans les romans de Zola, Marseille apparaît comme une ville de contrastes, où s’entrelacent opulence et misère, beauté naturelle et brutalité de la vie portuaire. Le port de Marseille, figure emblématique de la ville, incarne un véritable microcosme de la société de l’époque. Ce lieu animé, point de rencontre des marchandises et des hommes, s’impose sous la plume de Zola comme un espace à la fois fascinant et chaotique.
Dans La Fortune des Rougon, premier tome des "Rougon-Macquart", les descriptions des quais marseillais transportent le lecteur au cœur d’un tableau vivant. On y sent l’odeur âcre de l’iode, le grincement des cordages, et on entend le mélange des accents des marins venus du monde entier. Zola capte l’énergie de la ville portuaire et son rôle clé dans l’économie et les échanges internationaux.
La lutte des classes et les réalités ouvrières
Marseille, ce n’est pas seulement un port et sa vitalité : c’est aussi une ville où se posent avec acuité les problématiques sociales de l’époque. Dans La Fortune des Rougon, Zola décrit les inégalités flagrantes qui règnent dans la société marseillaise. Ces tensions sociales, exacerbées par les mutations économiques du XIXe siècle, donnent au roman un souffle militant typique de l’écrivain, fervent défenseur des ouvriers et des laissés-pour-compte.
En évoquant par exemple les conditions de vie des dockers ou des petits commerçants, il met en lumière ces hommes et ces femmes qui, bien que vivant sous le soleil de la Méditerranée, mènent des existences marquées par la dureté du labeur et la précarité. Une réalité qui résonne encore dans la Marseille contemporaine et qui témoigne, une fois de plus, de la modernité de Zola.