VICTOR GELU, POETE ET CHANSONNIER PROVENCAL, 1806-1885.

Victor Gelu est né le 12 septembre 1806 à Marseille. Poète populaire, il est reconnu comme un des plus grands poètes provençal du XIXème siècle. Victor Gelu, au travers de ses chansons écrites en provençal, a su partager avec réalisme la vie à Marseille à cette époque là. Ses chansons sont attachées au aux traditions et aux mœurs des quartiers populaires marseillais.

Victor Gelu est le fils d’un boulanger. Il a reçu une solide éducation dans son cercle familial, puis à l’école. Suite aux problèmes de santé de père, il doit mettre fin à ses études pour apprendre le métier paternel, en 1821. La mort de son père, auquel il vouait une grande admiration, forgera son caractère d’homme solitaire. Victor Gelu enchaîne plusieurs petits boulots à Marseille, Toulon ou Lyon, mais multiplie les échecs et doit rentrer à chaque fois chez sa mère, qui ne l’accueille pas les bras ouverts. C’est d’abord sur les planches des théâtres marseillais, où il se fait une solide réputation, qu’il connaîtra ses premiers succès. Il chante également dans des cabarets où il côtoie le peuple marseillais au plus près. Cette période de sa vie va le marquer, et marquera son œuvre poétique.

En 1838, Victor Gelu, qui a trouvé un travail de clerc et qui peut gagner sa vie sereinement, écrit sa célèbre chanson « Fenian é Grouman » qui connaît un succès colossal ! Il obtient en 1840 un grand succès populaire lors de la publication de son premier recueil de chanson provençales. Pour faire vivre sa famille, il assure la direction de la minoterie de Roquevaire appartenant à son frère. Cela lui permet de se consacrer pleinement à son œuvre. Il est invité en 1852 au congrès des félibres à Arles, où il connaîtra un franc succès, qui lui vaudra notamment de la part d’un des fondateurs du Félibrige, Joseph Roumanille : « Mon Dieu, Monsieur, vous devez nous trouver tout petits ! ». Solitaire et indépendant, Gelu refusera de s’intégrer au mouvement des félibres, afin de pouvoir garder son esprit d’indépendance. Victor Gelu se fait de nombreux ennemis politiques à cause des ses sentiments républicains. Il s’acharne à défendre le petit peuple, et son parler marseillais, provençal. Il écrit en 1854 une de ses œuvres majeures : « Lou Credo de Cassian », puis l’exposition de 1855 lui inspire un roman social « Nouvè Grané ». L’année suivante, en 1856, il publie une nouvelle édition de ses chansons, mais certains passages de ses textes furent supprimés et remplacés par des pointillés, à cause de ses opinions politiques, et de son parti pris contre un certain progrès. Gelu revient habiter à Marseille à la fin de sa vie, où il meurt le 2 avril 1885. Un an après son décès, les félibres publient un recueil complet de ses œuvres, préfacée par Frédéric Mistral. De nos jours, une place de Marseille porte son nom. Marcel Pagnol lui rendra également hommage à son façon, en le citant dans sa trilogie Marseillaise « Marius, Fanny et César » lorsque César dit à Panisse lors de la scène de la partie de cartes : « Tu es beau. Tu ressembles à la statue de Victor Gelu ».

Victor Gelu a toujours souhaité rester fidèle à ses origines, marquées par sa vénération pour son père, mais aussi les petits métiers, sa vie au milieu du peuple marseillais côtoyé dans les cabarets et dans les théâtres marseillais. Ses chansons illustrent les sentiments d’un peuple qui refuse d’accepter tout progrès, qui ignore la morale bourgeoise, mais qui sait aussi partager des moments simples de la vie. On s’accorde aujourd’hui à reconnaître en Victor Gelu le plus grand poète en langue provençale après Frédéric Mistral.

Les chansons provençales de Victor Gelu :
Lou Pègou (Septembre 1838) - Fenian e Grouman (Octobre 1838) - L'agazo (Mars 1839) - Vint-Un-Cen-Fran (Mars 1839) - Leis aoubre doou cous (Mai 1839) - La Loutarié (Juin 1839) - Lei Lume e Lou Frico (Juin 1839) - Lou Chin-Nana-Poun (Octobre 1839) - Lou Miroramo (Janvier 1840) - A la Risquo ! (Février 1840) - Lou Parisien (Juillet 1840) - Vieio Guerro (Aout 1840) - Pacienço (Novembre 1840) - Felipo (Février 1841) - Boueno-Voyo (Juin 1841) - Lou Tremblamen ( Septembre 1841) - S'eri Tur ! (Novembre 1841) - Pichoun Fai (Aout 1842) - Lei vouaturin (Septembre 1842) - Lou Boues dé Cugeo (Novembre 1842) - Lei Medecin (Avril 1843) - L'Ooutroua (Octobre 1847) - A Moussu JOOUSSEMIN (Février 1848) - Tacheto (Juillet 1850) - Leis ajudo (Avril 1853) - Dogou (Septembre 1853) - MARLUSSO (janvier 1854) - Jaque FIGOUN (septembre 1854) - MARTEOU (octobre 1854) - Lou Credo de Cassian (Novembre 1854) - Demoni (Février 1855) - Vouezo Megi (Mai 1855)

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